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Stress ou Anxiété? (partie 1)

Êtes-vous stressé ? Êtes-vous anxieux ?




Le stress et l’anxiété sont deux concepts qui recouvrent des mécanismes psycho-physiologiques proches voire semblables. Dans un article récemment accepté et qui sera donc prochainement publié dans la revue Neurobiology of stress, Nuria Daviu et d’autres chercheurs de l’Université de Calgary font le point sur l’état des connaissances sur les mécanismes neurobiologiques du stress et de l’anxiété.


Le stress se définit par la réponse urgente d’un organisme face à une menace réelle ou perçue de déséquilibre de son homéostasie. Cette menace est ce que l’on appelle le facteur de stress et enclenche un ensemble de processus automatiques physiologiques et comportementaux. Par exemple, à la suite d’un accident, certaines réactions physiologiques vont avoir lieu, telles qu’une diminution du glucose sanguin ou bien du volume sanguin. En revanche, lorsqu’il s’agit d’une menace perçue comme pouvant mettre en jeu l’homéostasie, le facteur d’anticipation permet de comprendre le lien entre le stress et l’anxiété. Le stress en tant que réaction physiologique s’accompagne alors d’une réaction émotionnelle qui va elle-même dépendre de la perception de l’imminence du danger. Ainsi, le DSM-5 distingue la peur comme une réponse émotionnelle à une menace imminente, de l’anxiété qui concernerait une menace à venir.


L’anxiété est donc un état émotionnel qui engage une réponse physiologique mais sur une durée plus longue que la réaction de stress du fait du facteur d’anticipation. L’anxiété est aussi définie par la probabilité faible ou incertaine que l’événement potentiellement préjudiciable arrive. Cette notion de durée est aussi présente en psychologie et en psychiatrie au sein même de la question de l’anxiété pour différencier ce que l’on nomme « anxiété état » ou « anxiété trait ». La première réfère à une réponse aiguë face à un préjudice potentiel alors que la seconde décrit une anxiété chronique, présente parfois tout au long de la vie d’un individu et qui augmente la probabilité d’apparition de l’anxiété état. L’anxiété constitue un avantage évolutif dans le sens où elle permet d’éviter des situations dangereuses, mais devient inadaptée lorsqu’elle est entretenue par des anticipations liées à des situations dont la menace est faible voire inexistante.


La compréhension des liens entre stress et anxiété sur un plan neurobiologique devrait permettre de nuancer l’approche de ces symptomatologies dans l’ensemble du champ psychopathologique qu’elles traversent et donc de fournir aux cliniciens de nouveaux outils.



Source :

Daviu N, Bruchas MR, Moghaddam B, Sandi C, Beyeler A, Neurobiological links between stress and anxiety, Neurobiology of Stress, https://doi.org/10.1016/j.ynstr.2019.100191.

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