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Stranger Foods : Quand la discrimination raciale dévore la santé mentale des adolescents

Photo du rédacteur: Guillaume BaissetteGuillaume Baissette

Introduction : La discrimination raciale, une réalité qui affecte la santé mentale des adolescents


La discrimination raciale est une réalité douloureuse que de nombreux adolescents affrontent au quotidien. Cette expérience éprouvante peut avoir des conséquences dévastatrices sur leur santé mentale, augmentant les symptômes dépressifs et anxieux, et contribuant à des comportements à risque tels que l'abus de substances. Cependant, des études récentes ont révélé un lien troublant entre la discrimination raciale et les troubles alimentaires chez les adolescents, en particulier le trouble de l'alimentation compulsive (BED).




Comprendre le trouble de l'alimentation compulsive (BED)


Avant de plonger dans les détails des études, il est important de comprendre ce qu'est le trouble de l'alimentation compulsive (BED). Il s'agit d'un trouble alimentaire caractérisé par des épisodes récurrents de consommation excessive de nourriture, accompagnés d'un sentiment de perte de contrôle et de détresse. Les personnes atteintes de BED peuvent manger rapidement, même lorsqu'elles ne ressentent pas de faim physique, et peuvent continuer à manger même après être devenues inconfortablement rassasiées. Elles peuvent également manger seules en raison de la honte qu'elles ressentent et peuvent éprouver des sentiments de dépression, de culpabilité ou de dégoût après avoir trop mangé.



Études antérieures : Les liens entre discrimination raciale et troubles alimentaires


Des études antérieures ont examiné les liens entre la discrimination raciale et les troubles alimentaires, mettant en lumière des résultats pertinents. Benner et al. (2018), dans leur méta-analyse publiée dans l'American Psychologist, ont constaté que la discrimination raciale/ethnique perçue était associée à l'adoption de comportements à risque pour la santé, y compris la consommation de substances, chez les adolescents.


Thoma et Huebner (2013), dans leur recherche publiée dans le Cultural Diversity & Ethnic Minority Psychology, ont révélé que la discrimination basée sur la race et l'orientation sexuelle était associée à des symptômes dépressifs et à des idées suicidaires chez les adolescents afro-américains de la communauté LGBTQ+.


Assari et al. (2017), dans leur étude publiée dans le Frontiers in Public Health, ont constaté que l'augmentation de la discrimination raciale perçue pendant l'adolescence prédisait une détérioration de la santé mentale à l'âge adulte, en particulier chez les jeunes hommes noirs.


Story et al. (1995), dans leur article de l'International Journal of Eating Disorders, ont observé des différences dans les comportements alimentaires et les perceptions de l'image corporelle chez les adolescents de différents groupes raciaux/ethniques et socio-économiques.



Méthodologie : L'étude sur la discrimination raciale et les symptômes de BED


Pour étudier l'impact de la discrimination raciale sur les troubles de l'alimentation, les chercheurs se sont appuyés sur les données de l'étude longitudinale nationale sur le développement cognitif du cerveau des adolescents (Adolescent Brain Cognitive Development - ABCD) aux États-Unis. Ils ont examiné les expériences de discrimination raciale rapportées par les adolescents et les ont liées à la présence de symptômes de BED. La discrimination raciale a été évaluée à l'aide d'un questionnaire demandant aux adolescents à quelle fréquence ils se sentaient discriminés en raison de leur race, de leur ethnicité ou de leur couleur. Les symptômes de BED ont été évalués à l'aide du Kiddie Schedule for Affective Disorders and Schizophrenia (KSADS-5), un outil informatisé utilisé pour diagnostiquer les troubles mentaux chez les enfants et les adolescents.



Les résultats : L'association entre la discrimination raciale et les troubles de l'alimentation


Les résultats de l'étude ont révélé une association significative entre la discrimination raciale et les symptômes de BED chez les adolescents. Même après avoir pris en compte d'autres facteurs tels que l'âge, le sexe, la race/ethnicité, le lieu de naissance, le revenu du ménage et le niveau d'éducation des parents, les adolescents ayant signalé des expériences de discrimination raciale étaient plus susceptibles de présenter des symptômes de BED.



Implications : Pour une meilleure prévention et un meilleur traitement des troubles de l'alimentation


Les chercheurs ont conclu que leurs résultats soulignent l'importance de prendre en compte la discrimination raciale dans les efforts de prévention et de traitement des troubles de l'alimentation chez les adolescents. Ils ont suggéré que des interventions visant à réduire la discrimination raciale pourraient être bénéfiques pour améliorer la santé mentale des adolescents et prévenir les troubles alimentaires.



Conclusion : Un appel à l'action pour lutter contre la discrimination raciale et promouvoir la santé mentale

Il est essentiel de reconnaître que la discrimination raciale n'est pas le seul facteur contribuant aux troubles de l'alimentation. D'autres facteurs tels que le stress, la pression sociale et les problèmes de santé mentale jouent également un rôle. Cependant, la discrimination raciale peut aggraver ces facteurs et rendre les adolescents plus vulnérables aux troubles de l'alimentation.


Afin de mettre en place des interventions efficaces, il est crucial d'inclure des programmes d'éducation et de sensibilisation visant à réduire la discrimination raciale. Les politiques anti-discrimination et les efforts pour promouvoir l'équité et l'inclusion dans tous les domaines de la société sont également nécessaires. Les écoles peuvent jouer un rôle important en mettant en place des programmes de sensibilisation à la discrimination raciale et à ses effets sur la santé mentale, en promouvant l'acceptation et l'inclusion de tous les élèves, indépendamment de leur race ou ethnicité.


Il est temps d'agir pour créer un environnement où tous les adolescents se sentent acceptés, respectés et soutenus, quelle que soit leur race ou ethnicité. En réduisant la discrimination raciale, nous pouvons contribuer à prévenir les troubles de l'alimentation et favoriser la santé mentale des jeunes. Ensemble, travaillons à éliminer les barrières qui entravent le bien-être des adolescents et construisons un avenir plus inclusif pour tous.





Source :

Julia H Raney, Abubakr A Al-shoaibi, Iris Y. Shao et al. Racial Discrimination is Associated with Binge-Eating Disorder in Early Adolescents: A Cross-Sectional Analysis, 31 May 2023, PREPRINT (Version 1) available at Research Square [https://doi.org/10.21203/rs.3.rs-2973069/v1]

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